Numérique et métaux rares : les vrais enjeux derrière nos équipements IT

Comprendre la place des métaux rares dans le numérique

Le numérique n’a rien d’immatériel. Derrière chaque ordinateur portable, smartphone, serveur ou routeur se cache une réalité minérale et énergétique. On estime qu’un smartphone contient à lui seul une cinquantaine de métaux : cuivre, cobalt, lithium, terres rares, or, argent, étain, mais aussi gallium, germanium ou tantale.

Les équipements IT mobilisent ainsi près de 50 métaux différents, dont une vingtaine considérés comme critiques en raison de leur rareté, de leur importance stratégique ou de leur concentration géopolitique. Cette dépendance croissante place le numérique au cœur des enjeux liés aux ressources naturelles.

À mesure que le parc d’équipements numériques augmente et que leur puissance s’accroît, la demande en métaux stratégiques explose. Le numérique, présenté comme « dématérialisé », s’avère être un secteur intensément dépendant des matières premières.

Une consommation en forte croissance et des métaux critiques

Les besoins mondiaux en métaux pour le numérique connaissent une croissance fulgurante. L’Ademe et d’autres organismes prospectifs estiment que la consommation de certains métaux pourrait augmenter de 200 % à 3000 % d’ici 2050.

Parmi les métaux critiques pour les équipements IT, on retrouve :

• l’étain, le cuivre et l’argent, indispensables aux circuits imprimés ;
• le cobalt et le lithium, essentiels pour les batteries des ordinateurs portables et smartphones ;
• l’antimoine, le ruthénium et l’or, mobilisés dans les soudures et composants électroniques ;
• les terres rares (néodyme, dysprosium, praséodyme…), utilisées dans les aimants des disques durs et moteurs.

À cette criticité s’ajoute une dépendance géopolitique forte. La Chine contrôle près de 95 % de la production mondiale de terres rares, tandis que l’extraction de cobalt est concentrée en République Démocratique du Congo, souvent dans des conditions sociales et environnementales problématiques. Cette concentration accroît les risques de tensions sur les chaînes d’approvisionnement et interroge la souveraineté numérique de l’Europe.

Les impacts environnementaux cachés de nos équipements IT

L’extraction et le raffinage des métaux rares ont un coût environnemental considérable. Produire un seul kilo de terres rares nécessite plusieurs centaines de litres d’eau et des quantités massives d’énergie. Les procédés d’extraction génèrent également des déchets miniers toxiques qui polluent durablement sols et nappes phréatiques.

Ces impacts se répercutent dans l’empreinte carbone du numérique, en particulier dans le Scope 3 des entreprises, qui englobe la fabrication des équipements IT. À titre d’exemple, la production d’un ordinateur portable représente environ 300 kg de CO₂e, dont une large partie provient directement de l’extraction et de la transformation des métaux.

Autrement dit, l’essentiel de l’impact environnemental de nos équipements se joue avant même leur première utilisation.

Recycler les métaux rares : une promesse encore lointaine

Face à la hausse de la demande, le recyclage pourrait sembler être une réponse évidente. Pourtant, la réalité est tout autre : aujourd’hui, moins de 1 % des terres rares sont recyclées à l’échelle mondiale.

Plusieurs obstacles l’expliquent :

• les alliages complexes qui rendent la séparation des métaux difficile ;
• les volumes dispersés dans des milliards d’appareils ;
• des procédés coûteux et énergivores qui freinent leur déploiement industriel.

Même lorsque les métaux sont extraits des déchets électroniques, il n’existe aucune garantie qu’ils soient réincorporés dans de nouveaux équipements numériques. Le recyclage, en l’état actuel, ne peut donc pas compenser l’augmentation exponentielle de la demande.

Vers un numérique responsable : sobriété et éco-conception

Face à ces limites, une conclusion s’impose : la solution ne réside pas uniquement dans le recyclage mais surtout dans la sobriété numérique et l’allongement de la durée de vie des équipements.

Les leviers sont nombreux :

• réemploi et reconditionnement : prolonger la durée de vie des ordinateurs et smartphones existants ;
• réparabilité : privilégier les appareils dont les pièces sont accessibles et remplaçables ;
• gouvernance des achats IT : intégrer des critères environnementaux dès le cahier des charges ;
• sobriété d’usage : limiter le renouvellement inutile des équipements et éviter la course permanente à la performance.

Les régulateurs, comme l’Arcep et l’Ademe, rappellent régulièrement que la réduction de l’impact du numérique passera avant tout par des stratégies de sobriété et d’éco‑conception.

Comment Colibris aide à agir face à ces enjeux

Chez Colibris, nous sommes convaincus que le numérique responsable ne se décrète pas : il se construit pas à pas, avec des outils adaptés et une vision claire.

Notre plateforme vous permet de :

• mesurer l’empreinte carbone de vos équipements et abonnements IT, y compris dans le Scope 3 ;
• identifier les sources de gaspillage, qu’il s’agisse de renouvellements trop fréquents ou d’abonnements numériques sous-utilisés ;
• allonger la durée de vie du matériel en accompagnant vos choix de réemploi et de reconditionné ;
• intégrer la sobriété numérique dans votre gouvernance IT, avec des critères environnementaux et financiers combinés.

En agissant sur la consommation de métaux rares à travers la gestion responsable des équipements, Colibris aide les entreprises à concilier performance numérique et transition écologique.

Conclusion

Les métaux rares sont au cœur de nos équipements numériques, mais leur extraction et leur rareté soulèvent des enjeux environnementaux, économiques et géopolitiques majeurs. Recycler ne suffira pas à répondre à la demande croissante : la véritable solution réside dans la sobriété, l’éco‑conception et la prolongation de la durée de vie des équipements.

Contactez Colibris pour transformer votre parc numérique en levier de sobriété et réduire concrètement l’impact caché de vos équipements IT.